Berlin et ses alentours: l'art dans la rue et Sachsenhausen!

St-Georges combattant le dragon, August Kiss (1853)- Mitte, Berlin


Cette image du dragon et du cheval dans la sculpture d'August Kiss de "Saint Georges combattant le dragon" résume un peu ce dernier article où je vous fais voir ce que j'ai découvert à Berlin et ses alentours.
Le combat contre le dragon symbolise bien, il me semble, ce qu'on ressent en visitant le camp de concentration de Sachsenhausen à Orianenburg.
Cette sculpture magnifique est aussi à l'image de l'art que l'on trouve en arpentant les rues de Berlin: art moderne, art classique et street art!
Ce seront donc les deux volets de ce troisième et dernier article à propos de séjour de quelques jours à Berlin.




Il faisait très beau ce dimanche où nous avons pris le train pour Orianenburg, une ville à près de 35 km au nord de Berlin: un soleil radieux, si peu de nuages et une douce chaleur nous caressant. Et nous avions bien besoin de cette chaleur et de ce soleil car nous allions visiter le camp de concentration de Sachsenhausen (prononcez zakzenhowssen! 😏) où nous retrouvons toute la froideur et le cynisme dont les humains sont capables. On le savait avant d'y arriver: c'est un lieu où l'atmosphère  pèse, où la mémoire des hommes qui y sont passés demeure présente malgré les quelques 70 années qui nous en séparent; on savait que ce ne serait pas réjouissant...Mais on sait aussi qu'il ne faut pas oublier...
De la gare, une vingtaine de minutes de marche et nous y sommes.
À l'entrée, sur les portes du camp  sont inscrits les mots "Arbeit Macht Frei" , expression allemande qui signifie "Le travail rend libre": cette phrase était inscrite à l'entrée de plusieurs camps de concentration et camps d'extermination. Déjà on sent à quel point ces mots ici peuvent être sinistres.
Le camp de concentration nazi  de Sachsenhausen a été construit à l'été 1936 par les prisonniers qui y étaient déportés. Pendant ce même été se déroulaient les Jeux Olympiques à Berlin...
Les baraques du camp ont disparues mais au sol  nous voyons de longs rectangles bordés de blocs de bétons  placés en éventail : ce sont les tracés des anciennes baraques où étaient "logés" les prisonniers. La disposition en éventail des baraques permettait aux gardes et officiers d'avoir bien en vue les déplacements de tous leurs prisonniers. 



Plusieurs visiteurs circulent dans ces grands espaces au jour de notre visite pourtant un grand silence y règne: les gens y parlent sans éclat, on sent que le lieu mérite le calme et la dignité...Seule note joyeuse: le chant d'un coucou caché dans un bel arbre au milieu des  baraquements.


Près de 200,000 personnes y ont été emprisonnées de 1936 à 1950: Juifs, homosexuels, Témoins de Jéhovah, communistes, Tziganes ou  opposants au régime nazi, tous ont subi les traitements cruels des gardes SS. À l'hiver 1945, on dénombrait près de 70,000 prisonniers dans le camp.
La photo ci-dessous nous permet de voir l'intérieur d'une baraque où les lits à étages sont entassés les uns aux côtés des autres...tout comme l'étaient les prisonniers qui devaient se partager à plusieurs un même lit, sans intimité aucune.



Tristement, la visite du camp nous révèle jusqu'où peut se rendre la barbarie humaine...: des chambres à gaz, des fosses communes où près de 13,000 soldats soviétiques faits prisonniers ont été abattus, des "infirmeries" où on faisait d'atroces expérimentations médicales sur les des êtres humains... Vous pouvez voir ici les infirmeries et plus bas les potences et poteaux de torture. 





Devant l'avancée des Allliés, en 1945, Himmler ordonne l'évacuation des camps de concentration: on parlera de la "marche de la mort".Plusieurs milliers de détenus du camp de Sachsenhausen mourront d'épuisement, de faim, de froid ou seront tués au cours de cette marche vers le nord, sur plusieurs dizaines de kilomètres.
Après la libération du camp par les Alliés en 1945, les Soviétiques l'ont utilisé à leur tour jusqu'en 1950: 60,000 personnes y ont été emprisonnées dont 12,000 y sont décédées des sévices qui leur ont été imposés ou tout juste abattus.











Un mur  entourait le camp, suivi d'une clôture  électrifiée et de barbelés, comme on peut le voir sur la photo ci-contre. 
 Devant le barbelé un espace gravelé où il était indiqué "Zone neutre: on tirera sans sommation"


Cette visite vous a paru triste ? Vous ressentez de la colère aussi? C'est ce que j'éprouvais pour ma part pendant les heures passées à Sachsenhausen. Et je me demandais qu'est-ce que pouvait ressentir ces personnes qui y étaient déportés, qui y vivaient? La peur, la terreur sûrement, la colère, la tristesse aussi, l'abandon?? Et ces gardiens SS...comment ont-ils pu vivre et faire vivre ces années d'horreur? J'avais quelques hésitations et appréhensions à l'idée de visiter un camp de concentration: je me disais que je connaissais l'histoire, que je savais ce qui s'y était passé...Je n'ai pas de regrets: être sur place  procure une vision différente qui nous imprègne profondément, plus que les mots qu'on peut lire ou les images qu'on en voit.   


J'ai maintenant envie de couleurs et lumières!
 Car dans Berlin et ses alentours, les artistes ont laissés des œuvres  qui nous obligent à ralentir le pas, à lever les yeux et se réjouir de cette créativité! En voici quelques-unes!


Sur les berges de la Spree ou à l'Îles aux musées, les sculptures élégantes et classiques arrêtent les passants. 

 


Une belle dame prend le soleil à Potsdam!


On dirait que ces petites fenêtres si simples  se sont maquillées pour sortir au grand jour!






L'art moderne qui s'entrecroise avec les structures anciennes d'une église de style gothique dont le début de construction date de 1250: l'église du Cloître franciscain ou Franziskaner Klosterkirche.




Résolument moderne, voire actuel, le Street art s'exprime allègrement dans les rues de Berlin et tout particulièrement sur les ruines du mur de Berlin. L'East Side Gallery en  est une exposition permanente.









Détail d'une oeuvre sur le Mur de Berlin (East Side Galery)






Trois jolis profils pour faire sourire les passants!



Prenzlauerberg recèle des trésors de Street art, de graffiti et de tags...pour qui aime!  On admire l'ensemble ou on s'attarde à un détail parfois rigolo ou très insolite...L'oeuvre ne laisse pas indifférent!





J'espère qu'avec ces 3 articles je vous ai donné le goût de vous envoler vers Berlin! Vous y êtes déjà allés?!! La ville vous a-t-elle révélé des secrets que je n'ai pas pu voir dans ce 1er séjour?...Sûrement!  Vous avez déniché des endroits à voir qui mériteraient d'être connus? Ne vous gênez pas pour me le faire savoir...vous pouvez me laisser un (ou des!) commentaire!

À bientôt!



Vous souhaitez en apprendre un peu plus?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_concentration_d%27Oranienbourg-Sachsenhausen


















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